Assis sur un banc,

À Clermont- Ferrand,

Ils se tiennent par la main

Et savourent le petit matin.

Ils savent que le confinement

Leur interdit de sortir sans autorisation.

Pour eux c’est une aberration

Mais qu’importe, ils s’aiment follement.

Lui, chemise cravate, bien habillé,

Explique les incohérences à sa dulcinée

De cette politique qui rompt le lien social

Qui à terme peut être crucial.

Elle, corsage brodé et jupe longue,

Ne comprend pas pourquoi ils ne peuvent pas s’aimer.

Elle n’est pourtant pas une vagabonde

Dans son esprit, rien ne pourra l’arrêter.

Ils ressemblent aux amoureux de PEYNET.

Avec ce brin de contestation

Qui ne relève pas de leur éducation.

Mais rien ne les empêchera de s’aimer.

La police qui patrouillait en ces lieux

Leur demande leur attestation.

Nos amoureux médusés par ces êtres pointilleux

Leur tint ce langage « l’amour se fait-il sur attestation ? »

A ces mots, les policiers s’en allèrent

Laissant nos amoureux s’aimer.

A la manière de Raymond PEYNET

Sur le banc, le lampadaire brillait.

Ils se rapprochèrent,

Leurs mains s’entrecroisèrent

Un long baiser ils échangèrent

Et nos amoureux s’évadèrent

Didier André HEDIEU

Textes de Didier André HEDIEU

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