le clown

Il monte dans sa caravane
Comme chaque jour.
A Dieu, il livre son âme
Comme toujours.

Il s’assied devant son miroir,
Qui lui renvoie son image.
Devant lui trône son maquillage
Dans un vieux tiroir.

Il teinte son visage d’un pâle rosé
Dessine autour de ses yeux
Un ovale blanc radieux
Pour que l’ensemble soit dosé.

Son crayon souligne ses sourcils
Son pinceau met en valeur
Ses lèvres couleur rouge ravageur
Rehaussée d’un fin trait à peine noirci

Il met son pantalon à carreaux multicolores
Trop grand pour sa petite taille
Il enfile sa veste à carreaux multicolores
Trop grande pour sa petite taille

Ajuste son nez
Rouge
Et son nœud papillon Jaune

Le clown renaît.

Il s’élance sur la piste sablée
Comme si c’était pour la première fois
Sur le bord attend le clown doré,
Qui fait quelques facéties parfois.

Après avoir tiré sur ses bretelles
Oh ! Qu’elles sont belles
Il lance sur le public un seau d’eau
Rempli de paillettes d’or, c’est beau.

Des rires s’échappent des gradins
Des étoiles dans les yeux des gamins
Brillent comme dans ceux des bambins
Mais le clown est déjà loin.

Il monte dans sa caravane
S’installe devant sa glace
Nettoie son visage
Enlève son maquillage.

Dans le miroir il se voit
Comme si c’était pour la dernière fois
Dans ses yeux se lit sa tristesse
Dans son cœur se lit sa détresse

Le clown se meurt

Il quitte sa veste et son pantalon
Son nez rouge et son nœud papillon
D’un geste brusque, il les jette
Sur une vieille banquette

Le clown est mort

Didier André Hédieu

Le 23.06.2020

Commentaires

Christian

Un très émouvant poème qui me touche beaucoup moi qui ait vécu très longtemps avec deux visages. Je n’étais pas clown pourtant…

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