Je venais d’avoir dix-huit ans,
Je m’occupais d’enfants de dix à douze ans.
Est venue la fin de l’été,
En Ardèche je suis allé.
Pour connaître la vie des vignerons.

Ensemble nous vendangions,
Ensemble, les pommes nous cueillions.
Nous dormions dans une grange
à même le sol sablé

Une nuit étoilée, une dame blanche s’est allongée
Près de moi sur ce sol doré.
Les échanges étaient sages,
Mais une étrange douceur m’envahissait.
Et il ne s’est rien passé !

Entre nous il n’y a eu que des mots,
Encore des mots, toujours des mots,
Toujours les mêmes mots,
Qui disent des « je t’aime »
Et des « ne me quitte pas …… »

Tôt, le soleil m’a réveillé.
J’étais seul, tout seul.
Ai-je rêvé ?
Suis-je bien éveillé ?

Cette divine créature s’était évanouie.
Étaient-ce des paroles, paroles, et paroles
Chuchotées à mon ouïe
Encore des paroles envolées comme
les feuilles dans ce vent d’été….

L’heure était à nouveau au travail.
Sans travail pas de ripailles
Dans les vergers des pommes,
Encore des pommes, toujours des pommes.

Puis le temps a passé.
J’ai rencontré la dame blanche de ma vie.
Elle m’a souri,
J’ai été conquis,

Nous nous sommes compris.
Et nous voguons tous les deux sur le fil
De la vie.
Sans oublier de cueillir, de temps en temps,
Un gentil petit coquelicot.

Didier André HEDIEU

Texte de Didier André HEDIEU

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