L’horloge du salon sonne
Il est dix-neuf heures.
Du clocher du village monte
L’Angelus.

La cloche tinte trois fois
Puis trois fois
Et encore trois fois
Et enfin trente-trois fois

en pleine volée selon la coutume.
Le jour se couche lentement
Tout doucement
Pour un repos bien mérité.

Le soleil s’enfuit.
Il ne trouve plus sa place.
La pénombre s’installe.

Seules quelques silhouettes passent
Traînant leurs cœurs meurtris.
Elles transpercent ce voile gris
Et regagnent leurs logis

Maintenant tout est noir
Les lumières du village se sont éteintes.
Les quelques vies qui y régnaient
Se sont envolées.

Ai-je rêvé ? Suis-je éveillé ?

Je me suis assoupi et mon esprit
s’est laissé emporter dans ce monde
surréaliste rythmé par ce maudit confinement.
Terrible réponse à cette pandémie.
S’il en est une ?

Tromper le peuple : c’est très vilain.
Lui dire la vérité : c’eût été très bien.
Mais ces valeurs ne sont pas encore
ancrées dans l’esprit de nos dirigeants.

Reverrai-je le monde
Des embrassades
Des accolades
Des rigolades
Qui entretiennent ces liens d’amitié.

Je ne sais pas.
Mais notre art de vivre est imprégné
De notre culture latine.
Protégeons ce trésor d’une valeur inestimable.

Didier André HÉDIEU

Textes de Didier André HEDIEU

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